MOBALIM

Politiques de mobilité et comportements alimentaires

La question de comment agir pour réduire les inégalités sociales et territoriales d’accès à alimentation saine et durable interroge toujours chercheurs et acteurs. Les collectivités locales disposent principalement de deux leviers pour modifier cette accessibilité : agir sur les environnements alimentaires et sur les mobilités. Alors que ce second levier demeure inexploré, le projet MOBALIM vise à constituer un consortium interdisciplinaire en vue de porter un projet d’évaluation des effets de politiques de transports en commun sur l’accessibilité à une alimentation saine et durable et les pratiques alimentaires des ménages.

Contexte

L’effet des politiques de mobilité sur l’accessibilité à l’alimentation n’a été que très rarement exploré, et principalement en ne s’intéressant qu’aux déplacements réalisés en voiture ou à pied pour les courses alimentaires. Or, de précédentes recherches ont montré l’importance du réseau de transport en commun dans les pratiques d’approvisionnement alimentaire.

En parallèle, les recherches dans le domaine des transports sur les effets de changements dans les réseaux de transport dans l’accessibilité à des opportunités et services ne semblent pas s’être intéressés à la question alimentaire. Pourtant, différentes recherches ont montré l’importance de ces réseaux dans l’accessibilité à différentes opportunités pour les populations précaires ou à mobilité réduite.

Par ailleurs, l’accessibilité aux commerces alimentaire via le réseau de transport en commun est aussi une question de durabilité des systèmes alimentaires. De premiers travaux conduits à Montpellier ont souligné que les habitants des quartiers et communes périphériques dont l’empreinte carbone associé aux déplacements pour achat alimentaire est le plus faible sont ceux résidant à proximité d’arrêts de tramway.

Objectifs

L’hypothèse principale qui guide ce projet est que l’organisation des réseaux de transport et les politiques de mobilité conduites par les collectivités impactent l’accessibilité des habitants à l’alimentation et leurs pratiques d’approvisionnement alimentaire. Ce projet permettra d’explorer l’impact de l’arrivée d’une nouvelle ligne de transport avec une fréquence élevée (tramway, bus à haut niveau de service)

  • sur l’environnement alimentaire le long de son tracé (augmentation, diversification, changement de l’offre) contribuant à modifier l’environnement social et urbain (processus de gentrification).
  • sur l’accessibilité physique (via la gratuité, la fréquence, la sécurité, le confort, etc.) à des commerces sains et durables aux habitants desservis par la nouvelle ligne.
  • sur le choix des commerces fréquentés et les produits alimentaires achetés, pouvant ainsi modifier la qualité nutritionnelle des achats
  • sur l’empreinte carbone des déplacements liés à l’approvisionnement alimentaire

En s’interrogeant sur les mobilités quotidiennes en lien avec l’alimentation, le projet s’attelle à trois dimensions de l’alimentation : sociale (réduction des inégalités d’accès à une alimentation saine), santé (qualité nutritionnelle des aliments approvisionnements alimentaires), et durabilité (empreinte carbone des déplacements liés aux achats alimentaires). L'étude sera réalisée dans la métropole de Montpellier, qui connaît une croissance démographique soutenue couplée à un processus de renouvellement urbain intense.

Ce consortium regroupe des chercheurs de différentes disciplines géographie, épidémiologie, sociologie, économie et sciences de gestion et des acteurs de la société civile.

Le projet repose sur une démarche interdisciplinaire, longitudinale et mobilisant des méthodes mixtes.

Unités INRAE impliquées

Partenaires externes

  • Montpellier Méditerranée Métropole
  • Université Savoie Mont-Blanc

Contact

Coordination : simon.vonthron@inrae.fr