Contexte et enjeux

Dans le contexte actuel de transition alimentaire et agroécologique associée au changement climatique, les cultures doivent relever le défi de maintenir une production suffisante, de qualité, tout en visant à diminuer l’usage d’intrants et garantir un effet bénéfique de l’alimentation sur la santé du consommateur et de l’environnement. Dans un rapport récent de la FAO, le besoin de cohérence entre les systèmes alimentaires et environnementaux est souligné, notamment via le renforcement des services écosystémiques, l’accroissement de la sécurité alimentaire et la résilience. Il s’agit donc d’identifier de nouveaux leviers permettant d’atteindre cet objectif ambitieux. L’une des pistes est de mobiliser les fonctions assurées par la biodiversité du sol, et en particulier par la diversité microbienne. Les microorganismes sont en effet les organismes les plus nombreux et les plus diversifiés qui vivent dans le sol. De nombreux travaux ont montré que l’abondance et la diversité microbienne sont fortement modulées par les pratiques agricoles comme le travail du sol ou les amendements organiques par exemple, et que ces modifications de diversité microbienne impactent les fonctions/services écosystémiques essentiels aux productions agricoles : transformations de la matière organique du sol, régulation d’organismes pathogènes dans le sol, résilience et productivité primaire. Toutes ces études suggèrent un lien probable entre la diversité microbienne du sol et la qualité des produits récoltés et leur valeur santé. Toutefois, ce lien n’a, à notre connaissance, jamais été étudié et démontré explicitement. Or cette question est aujourd’hui centrale dans le contexte de transition que nous vivons.

Objectifs

QUAMISOL est un projet exploratoire, interdisciplinaire et novateur rassemblant 4 partenaires académiques issus de 2 départements INRAE (AgroEcoSystem et AlimH), qui vise à démontrer qu’il existe un lien entre la diversité microbienne du sol, la résilience des cultures lors de déficits hydriques, la qualité des résidus de culture, la qualité des produits récoltés et leur valeur santé (pour un co-bénéfice environnement–santé). Cette preuve de concept sera abordée chez deux espèces cultivées dont les critères et déterminants de la qualité sont fortement contrastés : la tomate qui est un fruit charnu et la lentille qui est une graine légumineuse. Ce projet alliera des approches expérimentales (écologie microbienne, écophysiologie végétale, physiologie animale, micronutrition) avec des approches de modélisation (écophysiologie végétale) afin d’aboutir à des simulations de traits de plantes ou de pratiques culturales favorisant la qualité santé des produits récoltés. Le projet s’inscrit dans l’Axe 1 du métaprogramme SYALSA « La construction des qualités des aliments et de l’alimentation, depuis la production agricole jusqu’aux impacts de santé et environnementaux des régimes alimentaires ».

Unités INRAE impliquées

• Agroécologie
• Centre de recherche en cardiovasculaire et nutrition (C2VN)
• Microbiologie de l’alimentation au service de la santé (MCALIS)
• Plantes et systèmes de culture horticoles (PSH)

Partenaires

• Terres Inovia
• SONITO

Contact

Marion Prudent (UMR Agroécologie)